THOMAS COEX / AFP Absent du Campus des Jeunes LR ce week-end des 3 et 4 septembre, Laurent Wauquiez est pourtant dans toutes les têtes, notamment celles des candidats à la présidence du parti (photo d’illustration prise le 21 juin 2022) POLITIQUE – Ce n’était pas là, mais c’était partout. Laurent Wauquiez, président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, n’est finalement pas venu au Campus des Jeunes Républicains, ce premier week-end de septembre. Qu’importe : les ténors du parti – ou ceux qui aspirent à l’être – sont chargés de faire résonner son nom. Fini le temps où l’invocation de Laurent Wauquiez faisait grand bruit chez LR. Le président régional était l’un des grands favoris pour succéder à Christian Jacob (qui lui avait lui-même succédé)… avant de surprendre tout le monde en annonçant qu’il ne briguera pas la présidence du parti, pour mieux cibler la prochaine élection présidentielle. Jusqu’en 2027, il reste encore un long chemin à parcourir. Mais Laurent Wauquiez a déjà un comité de soutien : il s’est presque officiellement constitué lors du retour de la droite à Angers, où deux des trois candidats déclarés ont dit tout le bien qu’ils pensaient de l’ancien ministre.

“Pour moi il n’y en a qu’un qui peut le faire, c’est Laurent Wauquiez”

Samedi 3 septembre, depuis Angers, Éric Ciotti, député des Alpes Maritimes et candidat à la présidence de LR, n’y est pas allé de quatre chemins : « Je dis les choses clairement, en contraste très clair avec le macronisme et notre capacité à déterminer notre couleurs très rapidement lors de la prochaine élection présidentielle. Et pour moi il n’y en a qu’un qui peut le faire, c’est Laurent Wauquiez”, a-t-il déclaré. Le lendemain, dans le Journal du Dimanche, le doyen de l’Assemblée nationale donne un matelas. « Sur son territoire, Laurent Wauquiez connaît un succès exceptionnel. Si la France était comme la région Auvergne-Rhône-Alpes et le département des Alpes-Maritimes, les LR auraient la majorité absolue à l’Assemblée nationale ! », vante-t-il, citant « la vision courageuse » du président de région. Si le parti l’emporte, Eric Ciotti fera de l’investiture du candidat de 2027 “la première de ses priorités”. Et il compte bien zapper dans la case originale qu’il a lui-même traversée en 2021. Le champion a déjà tout trouvé et compte bien le promouvoir dès le début de l’année prochaine.

“Vous rassemblez sans vous renier”, le prêt qui en dit long

Anobli par Éric Ciotti, Laurent Wauquiez peut aussi compter sur la bienveillance de son adversaire dans la course à la présidence. Bruno Retailleau, chef de file du groupe sénatorial LR, s’y montre moins enthousiaste, mais se montre néanmoins très gentil avec l’ancien patron LR. Ainsi, le sénateur vendéen présente sa candidature interne comme une “demande du plus grand nombre” pour pallier l’absence de Laurent Vaquier. “Je considère que Laurent Wauquiez avait toutes les qualités pour présider notre mouvement”, veut-il souligner dans Le Figaro, en officialisant. Rebelote à Angers, devant les combattants. Cette fois, Bruno Retailleau affirme suivre « la devise de Laurent Wauquiez : rassembler sans se renier. “Je ne me suis jamais renié. (…) Mais j’ai toujours cherché à me ressaisir”, avait-il déjà avancé au Figaro. En revanche, viser 2027 est hors de question : le sénateur ne se présente que « pour reconstruire son parti et non pour présider le pays ». Ce qui en cas de victoire laisserait le champ libre à Laurent Vaquier. Encensé par Ciotti et complimenté par Retailleau, Laurent Wauquiez, sans se faire voir ni dire un mot, a profité de ce retour de la droite pour renforcer son image pour 2027. De quoi perturber ceux, comme Virginie Calmels, qui rappellent qu’il n’est pas le seul prétendant. Le directeur de l’entreprise dénonce « un scénario bien huilé écrit d’avance, qui consiste à installer Éric Ciotti comme président afin de mettre Laurent Wauquiez sur orbite. ». Elle y voit le signe des « barons » qui, selon elle, ont poussé à rejeter sa candidature à la présidence du parti. Aurélien Pradié, futur candidat à la présidence de LR, n’en pense pas moins : « Il faut faire les choses les uns après les autres”, a-t-il déclaré à franceinfo samedi 3 septembre. “Je ne pense pas que le président du parti soit là pour réchauffer la position de qui que ce soit. On n’a pas besoin d’être le petit télégraphe de l’un ou de l’autre.” À voir aussi sur Le HuffPost : Chauffeur d’autobus scolaire et maire, nous raconte son quotidien avec deux casquettes Vous ne pouvez pas voir ce contenu car vous avez refusé les cookies liés au contenu de tiers. Si vous souhaitez voir ce contenu, vous pouvez modifier vos préférences.