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Avec cette approche plus consensuelle, Gabriel Nadeau-Dubois veut notamment éviter de viser une frange de la population plus réfractaire à la transition écologique. En France, par exemple, les mesures pétrolières ont conduit à des manifestations de gilets jaunes.
“Si on se trompe, si on se trompe complètement, la transition écologique peut créer des tensions dans la société, c’est ce qu’on a vu en France. Mais si on le fait comme les gens le font, si on le fait avec les gens, ça peut être un projet de société qui peut rassembler les gens », a expliqué le représentant de Québec solidaire.
La gauche a dévoilé dimanche son plan Vision 2030 à la Maison de la culture de Montréal. C’est sa feuille de route pour atteindre son objectif ambitieux de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 55 % par rapport à 1990 d’ici 2030. La cible actuelle du Québec est de 37,5 %.
Pour les citoyens, le plan climat QS s’articule principalement autour d’un projet massif de transports en commun. L’éducation veut aussi décourager l’usage de la voiture en imposant des « malus » à l’achat de véhicules à essence plus polluants (202 grammes de CO2 aux 100 km) représentant en moyenne 15 % du prix d’achat entre 2023 et 2030.
Un Nissan Qashqai, par exemple, entrerait dans cette catégorie.
Cependant, plusieurs dérogations seraient possibles, pour les familles avec plus de deux enfants, ainsi que pour tous les véhicules à revêtement F pour le travail.
QS fera également pression pour une interdiction de la vente de véhicules à essence d’ici 2030, contre 2035 actuellement, en plus d’une interdiction des véhicules à essence sur les routes du Québec à partir de 2040.
Transport public
En retour, QS promet des investissements massifs dans les transports publics, la majeure partie de son capital de 74 milliards de dollars sur 8 ans. Dans un premier mandat, 29 milliards de dollars y seront consacrés.
Un gouvernement unifié créerait ainsi deux nouvelles compagnies publiques, Québec Rail et Québec Bus, afin de construire un réseau de transport interurbain pour relier les villes.
Les prix des billets de transport en commun seraient également réduits de 50 %.
Aussi, un gouvernement uni investira également entre le transport en commun et le réseau routier, en plus d’établir des conseils intermunicipaux de transport en commun dans toutes les régions du Québec.
Les nouvelles autoroutes leur seront limitées pour des raisons de sécurité routière ou pour désenclaver les communautés. Autrement dit, le parti irait de l’avant avec le prolongement de l’autoroute 20 vers l’Est et de l’autoroute 50. Mais le prolongement de l’autoroute 25 et le 3e lien entre Québec et Lévis tomberaient à l’eau.
Serrer la vis sur les gros émetteurs
Contrairement à la stratégie des grands émetteurs, un gouvernement uni leur imposerait des restrictions importantes.
Les plafonds du système de plafonnement et d’échange de la bourse du carbone seront réduits. Les entreprises devraient également réduire leurs émissions localement de 70 % d’ici 2030, au lieu de compter sur des crédits carbone achetés en Californie.
Des quotas seront également imposés à ces grands pollueurs. Tout excédent entraînerait une taxe de 100 dollars par tonne, puis passerait progressivement à 205 dollars par tonne d’ici 2030.
Gabriel Nadeau-Dubois estime que des technologies de remplacement existent souvent déjà pour ces gros pollueurs, mais que le commerce du carbone “n’exerce pas actuellement suffisamment de pression” pour obliger les entreprises à passer au vert. “Cela leur donne trop de privilèges”, dit-il. Ainsi, il existe des entreprises pour lesquelles il est plus rentable de continuer à polluer que d’améliorer leurs procédés. Notre taxe dissuasive inversera cette tendance. »
Là où il n’y a pas d’alternative verte, “nous donnerons plus de temps”, assure-t-il.
Pour les travailleurs concernés, un fonds de reconversion de 50 millions de dollars est prévu pour acquérir les nouvelles compétences nécessaires à la transition ou un nouvel emploi. «Personne ne va perdre son emploi au Québec à cause de la transition écologique», assure Gabriel Nadeau-Dubois.
Conception prévue, mais pas très détaillée
Toute la semaine, le représentant de Québec solidaire a promis un plan chiffré de réduction des GES. Le document présenté dimanche présente le nombre de mégatonnes économisées selon trois grandes catégories, à savoir le potentiel technico-économique (mesures clés qui conduiraient à une réduction de 41,5% des gaz à effet de serre), les solutions fondées sur la nature (comme les aires protégées) et ” effets dynamiques”.
Cette dernière catégorie (qui représente 7,7 mégatonnes sur un total de 47,6) n’a pas été prise en compte par le cabinet expert qui a validé le modèle QS. Il s’agit plutôt de l’évaluation par le parti de l’impact de son plan.
Cependant, le plan solidaire de Québec ne détaille pas l’impact de chacune des mesures proposées. L’équipe explique que le modèle choisi par l’entreprise pour valider la conception ne permet pas un tel niveau de détail.
Le projet QS a été conçu par la société Esmia Consultants, avec le soutien de Dunsky Energy + Climate. Ils ont soumis les propositions solidaires au même modèle d’optimisation technico-économique que celui utilisé par le gouvernement du Québec, précise QS.
Huit experts indépendants ont également entériné le plan Vision 2030.
Gabriel Nadeau-Dubois assure que le plan présenté dimanche sera un “tournant” dans sa campagne et promet de ramener tous les enjeux de campagne sous le parapluie des enjeux climatiques.
Autres mesures incluses dans le plan climat QS
Créer un budget carbone contraignant Soumettre toutes les décisions gouvernementales à une évaluation climatique Création de Conseils Régionaux de Transition pour respecter la réalité locale Protéger 30 % du territoire québécois d’ici 2030 Faire connaître tout soutien au respect des normes climatiques Éliminer tout déchet à la source Création de comités paritaires employeur-employés dans les entreprises émettant plus de 10 000 tonnes de CO2 par an