par Claude Chendjou Les principaux marchés boursiers européens devraient ouvrir en baisse lundi en raison des craintes concernant l’approvisionnement en gaz en Europe après que la décision de la Russie de ne pas redémarrer le gazoduc Nord Stream 1 a conduit plusieurs pays du bloc à annoncer des plans d’urgence. Selon les premières indications disponibles, le Dax à Francfort devrait perdre 3,3% à l’ouverture et le FTSE 100 à Londres 1,1%. L’indice EuroStoxx 50 devrait baisser de 3,13 %. La Russie a annoncé vendredi soir que le gazoduc Nord Stream 1, qui alimente l’Europe via la mer Baltique, ne redémarrerait pas comme prévu samedi, affirmant avoir détecté une fuite de pétrole lors de travaux de maintenance ces derniers jours. Bruxelles voit cependant cet argument comme un prétexte et que Moscou a choisi d’utiliser le gaz naturel comme arme économique en représailles aux sanctions liées à la guerre en Ukraine. La France a aussitôt annoncé qu’elle annulerait “une partie de la hausse du prix de l’électricité”, tandis que l’Allemagne a opté pour une taxe unique sur les énergéticiens dans un plan anti-inflation de 65 milliards d’euros. “L’Europe est confrontée à des perspectives énergétiques catastrophiques et plusieurs entreprises ont décidé de réduire leur production”, a déclaré Tapas Strickland, directeur financier de NAB. La décision de Moscou a fait craindre une nouvelle hausse des prix de l’énergie et une éventuelle récession sur le Vieux Continent alors que les derniers PMI S&P Global Services pour août sont attendus lundi. Les données des ventes au détail de la zone euro pour le mois de juillet seront également suivies dans la journée par les investisseurs en ce début de semaine marqué par la publication de plusieurs indicateurs économiques et notamment la réunion de politique monétaire de la Banque Centrale. l’Union européenne (ECT) jeudi. Les marchés monétaires européens évaluent la probabilité d’une hausse des taux de trois quarts par la BCE à plus de 80 % jeudi. Une hausse similaire est attendue aux États-Unis pour le 21 septembre malgré les données du rapport mensuel sur l’emploi aux États-Unis vendredi suggérant un ralentissement du marché du travail et une atténuation de la croissance des salaires. UNE AVENTURE Les marchés sont fermés ce lundi aux Etats-Unis en raison du “Labor Day”. La bourse de New York a clôturé en baisse vendredi, les risques liés aux nouvelles d’un arrêt prolongé du gazoduc Nord Stream 1 l’emportant sur les espoirs que la Réserve fédérale américaine (Fed) ralentira sa reprise. après la publication du rapport mensuel sur l’emploi. La moyenne industrielle du Dow Jones a perdu 1,07%, soit 337,98 points, à 31 318,44. Le S&P-500 plus large a chuté de 42,44 points, ou 1,07%, à 3 924,41. Le Nasdaq Composite, pour sa part, a chuté de 154,26 points (-1,31%) à 11 630,86 points. EN ASIE A Tokyo, l’indice Nikkei, en baisse de 0,06% à 27 633,51, a peu bougé environ une heure après la clôture. En Chine, le Shanghai SSE Composite a augmenté de 0,07%, tandis que le CSI 300 a perdu 0,51%. Sur le front économique, l’activité des services en Chine a ralenti à 55,0 en août contre 55,5 en juillet au milieu de la nouvelle épidémie de COVID-19, mais la confiance des entreprises s’est améliorée pour atteindre un sommet de neuf mois, selon l’enquête privée de Caixin publiée lundi. LE PRIX Le rendement du Trésor américain à deux ans, qui a chuté d’environ 12 points de base vendredi après la publication du rapport mensuel sur l’emploi aux États-Unis, était presque stable lundi dans un contexte de risque. En Europe, le rendement du Bund allemand à 10 ans a chuté de plus de quatre points vendredi à 1,518% et celui de l’OAT française de même durée a clôturé à 2,145%. CHANGEMENTS Le dollar, en hausse de 0,61%, a profité de son statut de valeur refuge pour atteindre lundi un nouveau plus haut depuis 20 ans face à un panier des principales devises. Face à la devise japonaise, le dollar est toujours très proche d’un plus haut de 24 ans à 140,20 yens. L’euro s’échange à nouveau sous la parité avec le dollar à 0,9884 (-0,64%). PÉTROLE Les prix du pétrole ont été tirés par la perspective d’une hausse des prix du gaz en Europe et en prévision de la réunion de l’OPEP+ de lundi sur sa stratégie de production. Selon des sources, l’organisme pétrolier pourrait annoncer une petite réduction de sa production ou un statu quo de sa production. Le Brent a augmenté de 2,13 % à 95 $ le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) a gagné 2,03 % à 88,63 $. (Écrit par Claude Chendjou, édité par Tangi Salaün)