Moins de TGV, moins de TER, moins d’Intercités, c’est à peu près le scénario envisagé par la SNCF cet hiver pour faire face à une éventuelle crise énergétique. Selon nos confrères de Paris, le gouvernement a demandé à l’entreprise d’élaborer plusieurs plans de réduction de la consommation d’énergie cet hiver. Il faut dire que la société de transport est très gourmande en électricité. Avec près de 15 000 trains circulant chaque jour, la SNCF consomme autant, voire plus, que Paris et Marseille réunis chaque année. Cela représente entre 1% et 2% de la consommation annuelle en France.
“Nous allons nous adapter”
Contactée par Le Parisien, la SNCF confirme travailler sur “tous les scénarios” mais assure qu’elle “ne favorise personne” et s’adaptera aux demandes gouvernementales. Un dirigeant de l’entreprise souligne également qu’il est normal qu’ils travaillent dans des scénarios de catastrophe, mais doute de l’efficacité d’une telle réduction de trafic pour simplement réduire la consommation d’électricité de l’entreprise de transport. « Je ne vois pas comment, politiquement et socialement, il pourra (le gouvernement ndlr) réclamer un plan de transport suffisamment dégradé pour avoir un réel impact sur la consommation d’électricité sans autre mesure forte. obligation pour les entreprises de faire travailler leurs salariés en télétravail. Sinon, ça veut dire que les voyageurs restent sur le quai ou s’entassent dans les trains, et les présidents de Région (qui dirigent les TER) crient au scandale », explique-t-il. Cette demande du gouvernement s’inscrit dans le cadre du grand plan de sobriété énergétique demandé par les entreprises pour prévenir une éventuelle crise énergétique cet hiver.
400 millions d’euros de facture d’électricité
Une démarche déjà engagée par la SNCF, qui depuis plusieurs années équipe ses trains d’un système d’éco-conduite afin de faire des économies lors des trajets. Car avec près de 400 millions d’euros déboursés chaque année pour couvrir les factures d’électricité, la SNCF doit aussi se préparer à l’explosion de son budget énergie dans les mois à venir. De son côté, Clément Beaune, le ministre des transports, ne souhaite pas voir l’usage du train réduit en raison de conditions de circulation dégradées. “Nous devons renforcer nos efforts dans le secteur des transports en raison de la forte consommation d’énergie. Mais il est clair que notre priorité est d’encourager l’usage du train, pas de le rendre moins attractif”, souligne-t-il – à nos confrères. Dans Les Echos, un porte-parole du ministère entend “faire la chasse au gaspillage énergétique” sans demander aux entreprises ou aux services publics de “réduire ou d’arrêter leur activité”.