Des corps jonchent encore la Promenade des Anglais le 15 juillet 2016, peu avant 4 heures du matin, alors que François Hollande réagit à l’attaque au camion qui vient de secouer Nice et la France. Dans un discours de l’Elysée, il a déclaré que le massacre qui avait fait 86 morts cinq heures plus tôt était “un attentat dont le caractère terroriste ne peut être contesté”. Le président de la République va jusqu’à préciser le caractère “islamique” de l’attentat : “Après Paris, en janvier [2015]après novembre [2015], avec Saint-Denis, Nice est désormais touchée à son tour. Toute la France est sous la menace du terrorisme islamique. » A cette heure de la nuit pourtant, l’enquête ne fait que commencer et rien ne prouve que l’auteur du massacre, le Tunisien Mohamed Lahouaiej Bouhlel, soit un “islamiste”. Il n’a laissé aucun testament, aucune foi, pas la moindre revendication, et aucun proche n’a encore entendu parler de sa religiosité, qui se révélera inexistante. Mais l’attentat s’inscrit dans un cadre : le groupe Etat islamique (EI) a appelé ses partisans à tuer les infidèles – « surtout les Français laids et sales » – par tous les moyens, « en les écrasant avec une voiture si nécessaire, et les attentats se multiplient sur le sol français depuis près d’un an et demi. Lire aussi : L’article est destiné à nos abonnés Attentat du 14 juillet 2016 à Nice : un procès terroriste sans auteur ni complice
Avec ce discours, le président de la République a été plus prompt à caractériser le caractère « islamiste » de l’attentat de Nice que l’EI elle-même, qui ne le revendiquera, chose rare, que deux jours plus tard. Le 16 juillet, le groupe terroriste s’est attribué le mérite du massacre dans un enregistrement diffusé sur la station de radio officielle Al-Bayan : le califat a mené une nouvelle opération spéciale utilisant un poids lourd pour écraser les citoyens de la France croisée alors qu’ils célébraient la fête nationale à Nice. »

Adrien Guihal, la “voix” de l’attaque niçoise

Le djihadiste qui lit le message est français. Il s’appelle Adrien Guihal et travaille en Syrie pour la branche média de l’EI, aux côtés des frères Fabien et Jean-Michel Clain, qui ont revendiqué les attentats du 13 novembre 2015. Présumés morts en Syrie, les frères Clain ont été condamnés par contumace. , le 29 juin lors du procès de ces attentats, à la réclusion à perpétuité pour « complicité de meurtre », car ils revendiquaient ces attentats, organisés par la Syrie. Il vous reste 60,27% de cet article à lire. Ce qui suit est réservé aux abonnés.