Face à la hausse des prix de l’énergie, qui impacte tous les aspects de la vie quotidienne, comme les services publics, les piscines doivent aussi se serrer la ceinture. Ce lundi, Vert Marine, qui gère des dizaines de piscines en France pour le compte de collectivités locales, a annoncé la fermeture de plusieurs magasins, estimant ne plus pouvoir faire face à des factures qui explosent. Vert Marine a dû fermer « temporairement » un tiers de ses installations et placer « du personnel au chômage partiel », a-t-elle indiqué dans un communiqué transmis à l’AFP. Lire aussi Action : « Double peine pour les entreprises » La facture énergétique de ce représentant du service public est passée de “15 à 100 millions d’euros”, soit “la totalité du chiffre d’affaires annuel de l’entreprise”. L’entreprise, qui est en pourparlers avec les communautés depuis juin, n’a pas été en mesure de trouver une solution à ce stade, a-t-il expliqué à l’AFP. Il dit qu’il ne veut pas tripler les prix. Elle appelle donc les collectivités locales et gouvernementales à prendre les décisions nécessaires et inédites pour revenir à des coûts énergétiques supportables et permettre les obligations de service public et, en premier lieu, l’apprentissage de la natation notamment dans les écoles », explique-t-elle. entreprise employant 2 000 salariés. Très énergivores, ces usines d’eau ont vu leur coût s’envoler ces derniers mois. Selon Urban France, qui regroupe les métropoles et les grandes villes de France, sur les 4 000 complexes aquatiques de France, 10 % sont gérés par un service public. “Généralement, la facture énergétique des métropoles a doublé, voire plus”, souligne-t-il. De plus, “60% des piscines publiques ont plus de 30 ans, et ont une forte consommation d’eau, de ventilation, d’équipements, d’isolation, de douches… Elles sont extrêmement chères”, ajoute la même source. À VOIR AUSSI – Crise énergétique : “Nous sommes en guerre”, déclare Emmanuel Macron

maires en colère

Vert Marine exploite des équipements sur plusieurs communes dont Bar-sur-Aube, Mantes-la-Jolie, Saint-Martin-de-Ré, Épinay-sur-Seine ou encore Béthune, Cassis, Conflans-Sainte-Honorine, Alfortville et Granville. Dans cette dernière ville, la mairie, “face au fait accompli”, indique au Figaro la tenue d’une réunion de crise pour faire face à la fermeture du centre L’Hippocampe, dans lequel Vert Marine est le représentant du service public. Interrogée, la maire de Bourg-de-Péage, Nathalie Nieson, s’inquiète des “méthodes un peu brutales” de Vert Marine. Le centre aquatique de sa commune, Diabolo, est géré par Vert Marine pour l’agglomération. Fermé pour maintenance, il devait rouvrir lundi et avait partagé ses horaires de reprise “jeudi dernier”, précise notre interlocuteur. “Vendredi, nous avons appris que les piscines Vert Marine fermaient en France, mais nous n’avons pas fait de commentaire. Nous avons conclu que ce n’était pas pertinent, mais nous avions l’intention d’en discuter avec eux lundi », dit-il. “Le président de l’agglomération et moi-même avons été très surpris d’apprendre dans un simple mail, en même temps que les usagers, que Vert Marine […] fermé” le parc aquatique Diabolo lundi, a indiqué le maire. Dénonçant une “manière un peu cavalière”, l’élue se dit “un peu choquée” et regrette le manque de concertation de la part de la société. En effet, “cette décision est peut-être annonciatrice d’autres qui ne manqueront pas d’arriver dans les semaines et les mois à venir”, prévient l’édile, qui convient que la crise énergétique, par essence, touche tous les facteurs. Mais, dans le journal, Nathalie Nieson s’étonne d’avoir été prévenue à la dernière minute, “unilatéralement”. À VOIR AUSSI – Conseil de défense de l’énergie : Agnès Pannier-Runacher plaide pour “une sobriété sélective plutôt que des coupes” La décision de Vert Marine va mettre les habitants de Bourg-de-Péage dans une position difficile, s’inquiète l’élu, qui souligne également que d’autres établissements gérés par d’autres représentants n’ont pas pris la même décision que Vert Marine. “On pourrait penser à d’autres solutions”, comme baisser la température de l’eau ou limiter les heures de fonctionnement, suggère-t-il. Vice-président de l’Association des petites communes de France et maire de Nogent-le-Rotrou, Harold Huwart dit aussi avoir été prévenu à la dernière minute, “samedi matin, ne pas rouvrir samedi midi”. “C’est une décision complètement irréfléchie, sans avertissement, sans justification et avec des instructions au personnel de ne pas nous contacter. […]. On a un contrat qui nous protégeait dans les prix du chauffage et de l’électricité, et que Vert Marine a décidé de suspendre”, s’agace l’élu, qui accuse l’entreprise d’avoir “décidé de s’inscrire [ses] Passifs”. Alors le maire a attrapé le procureur de la ville. En contact avec nous, Vert Marine ne nous a pas encore répondu.