Publié à 13h01
Robin LEGRAND Agence France-Presse
La juge Aileen Cannon a fait droit à la demande du milliardaire républicain dans cette décision, qui interdit temporairement aux enquêteurs fédéraux d’utiliser dans leur enquête criminelle les documents saisis à Mar-a-Lago, la résidence de Donald Trump à Palm Beach. Les enquêteurs peuvent toutefois continuer à examiner les documents “à des fins de classification et d’évaluations de sécurité nationale”, selon la décision du juge fédéral. Cette décision représente une victoire pour l’ancien président républicain et un sérieux revers pour le ministère de la Justice, qui s’était opposé à la nomination d’un tiers indépendant, estimant qu’il pourrait bloquer l’accès des enquêteurs aux documents « et nuirait gravement aux intérêts du gouvernement ». y compris la sécurité nationale.” Nommée par Donald Trump lui-même en 2020, la juge Cannon a écrit dans sa décision que la nomination de l’observateur indépendant se ferait “sans délai”, demandant aux parties de proposer une liste de noms possibles pour une audience prévue vendredi.
“Une parodie de justice”
Le 8 août, le FBI a perquisitionné la résidence Mar-a-Lago, en Floride, de Donald Trump, saisissant des cartons de documents confidentiels que le républicain n’avait pas restitués après avoir quitté la Maison Blanche, malgré de multiples demandes. Après cette opération policière spectaculaire et inédite pour un ancien chef d’Etat américain, Donald Trump, qui entend ouvertement se présenter à la présidence en 2024, paie un acte qu’il juge “illégal et inconstitutionnel” et réitère qu’il a été ciblé pour des raisons politiques. “Le raid honteux et le raid contre ma maison à Mar-a-Lago étaient une parodie de justice”, a-t-il déclaré à une foule de partisans samedi soir lors d’un rassemblement de campagne en Pennsylvanie pour l’élection présidentielle de mi-mandat du 8 novembre. En janvier, les équipes de l’ancien président ont remis 15 cartons de documents qu’il avait emportés à sa sortie de la Maison Blanche aux Archives nationales, chargées d’enregistrer les activités présidentielles pour l’histoire.
Documents top secrets
Après examen de ces cartons, le FBI, convaincu que Donald Trump conservait d’autres documents classifiés en Floride dans des conditions potentiellement inappropriées, a décidé de perquisitionner, saisissant à cette occasion une trentaine d’autres cartons de documents. “Ils ont pris des documents qui sont protégés” par la confidentialité client-avocat, a déclaré Donald Trump. Les enquêteurs soupçonnent le républicain d’avoir violé une loi américaine sur l’espionnage qui réglemente fortement la possession de documents classifiés. Donald Trump a assuré que ces documents avaient été déclassifiés. Parmi les documents saisis lors de l’opération policière figurent 18 documents classés “top secret”, 53 “classifiés” et 31 “classifiés”. Parmi eux, des papiers récupérés dans le bureau personnel de M. Trump. Les agents ont également trouvé plusieurs dizaines de dossiers vides marqués “classifiés” dans le bureau, ce qui peut indiquer que des documents sensibles ont peut-être été perdus ou détruits. Le milliardaire est également la cible d’enquêtes pour ses efforts pour renverser les résultats de l’élection présidentielle de 2020 et son rôle dans l’attaque violente de ses partisans sur la colline du Capitole le 6 janvier 2021. Il n’est actuellement poursuivi d’aucune façon.