C’est donc une « guerre » qui ouvre le retour d’Emmanuel Macron. Un de plus. Lundi 5 septembre, lors d’une conférence de presse liée à la crise énergétique provoquée par le conflit en Ukraine, le président de la République a repris le terme, renouant avec le vocabulaire guerrier qu’il avait déjà utilisé lors de la pandémie de Covid-19. 19. “Nous sommes en guerre, c’est un fait”, a-t-il dit, évoquant les conséquences de l’invasion russe pour le reste de l’Europe. Ce conflit, qui marque à ses yeux le « retour du tragique » sur le Vieux Continent, met l’Europe et la France en rang de bataille. Pour riposter contre Moscou, qui utilise le gaz qu’il fournit aux Vingt-Sept comme une « arme de guerre », le chef de l’Etat a détaillé la stratégie mise en œuvre. Lire aussi Appel à la sobriété énergétique et aides financières ciblées : les principales annonces d’Emmanuel Macron
Quelques minutes après la téléconférence avec son homologue allemand, le chancelier Olaf Scholz, dont il affirme partager le point de vue, Emmanuel Macron a salué la réponse “européenne” des Etats membres à cette crise. Et c’est “en Europe” que le chef de l’Etat veut continuer la parade et faire face à la menace russe de couper totalement l’approvisionnement en gaz naturel de l’Europe. Concernant les “spéculateurs de guerre”, qu’Emmanuel Macron a évoqués lors d’une conférence en marge du G7, le 28 juin, le chef de l’Etat juge “essentiel” de prendre des mesures pour lutter contre les “pratiques spéculatives” dans le domaine de l’énergie. marchés.

“Ne reviens pas pour moi”

Aussi, lorsque l’opposition de gauche demande que soient taxés les “surprofits” des entreprises créés par la crise – allant jusqu’à appeler à un référendum d’initiative commune sur la question –, le chef de l’Etat répond par la voie européenne. Il s’est dit favorable à un “mécanisme de contribution européenne”, une contribution qui pourrait ensuite être reversée aux Etats membres pour financer leurs mesures nationales ciblées. “C’est l’approche soutenue par la France et l’Allemagne, c’est la plus cohérente pour éviter les distorsions entre pays européens, c’est la plus juste et ce serait la plus efficace”, assure-t-il, alors que le gouvernement allemand a déjà montré sa volonté de se servir des excédents de profits des entreprises du secteur de l’énergie. Comme le chancelier allemand Emmanuel Macron, il se dit prêt à agir au niveau national si la Commission européenne refuse ou tarde à agir. Une façon de désamorcer les débats et de clore les débats internes – il y a quelques jours, devant le Medef, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, s’opposant par principe à toute nouvelle taxe, avait assuré à propos de super profits : « Je ne sais pas ce que c’est. » Il vous reste 51,11% de cet article à lire. Ce qui suit est réservé aux abonnés.