C’est vrai que les problèmes ne manquent pas : inflation, crise énergétique, guerre… Emmanuel Macron veut accélérer car il y a d’abord un argument essentiel, c’est par des réformes qu’on sortira de la crise, et non en les évitant . Ensuite, un argument d’opportunisme politique : plus le temps passe, moins on croit facilement à l’Elysée. La tentation de provoquer la crise de la part des opposants sera de plus en plus forte, tandis que la capacité d’action du président s’affaiblira, compte tenu du fait qu’il ne pourra pas se représenter. Il sera ce que les Américains appellent un « canard boiteux », un canard boiteux, coincé entre les prétendants à sa succession et l’opposition parlementaire. Et puis il y a le tempérament d’Emmanuel Macron, qui est également sa position politique : on le fait. Le chef de l’Etat veut repousser l’âge légal à 64 ou 65 ans, comme envisagé lors de la campagne présidentielle. Et payer en retour, emballer les avantages liés au dur labeur accompli, ceux qui seront accordés aux longues carrières et aux femmes isolées.
Un appel au 49-3 ?
Cette réforme ne fera l’objet de négociation ni à l’Elysée ni au gouvernement, nous ne nous faisons plus d’illusions sur la concertation avec les syndicats, plus de travail parlementaire avec l’opposition, même avec la droite. Tous les signes d’ouverture ont disparu. Il est impossible de trouver une majorité, alors nous nous préparons à passer à autre chose. Il est donc possible de recourir à l’article 49-3. Cet article permet de faire passer un projet de loi sans vote, en prenant la responsabilité du gouvernement, au risque de faire tomber le gouvernement. La constitution lui permettant d’être utilisé pour les textes financiers, Bercy a aussi calculé qu’il faudrait le faire circuler jusqu’à 8 fois pour faire voter le budget, en tenant compte des chambres. Mais ça permet aussi un 49-3 par séance sur un autre sujet, qui est tout localisé. L’autre voie possible est un référendum. Les sources évoquent la période 1958-1962, où le général de Gaulle n’avait pas la majorité à l’Assemblée, et pourtant où il gouvernait et transformait les institutions. A cette époque, l’Assemblée avait refusé l’élection au suffrage universel du Président de la République qu’il proposait. De Gaulle appelle alors un référendum sur la question. Une motion de censure est votée contre son gouvernement par le Parlement, c’est la seule qui ait été votée à ce jour sous la Ve République. En représailles, il dissout l’Assemblée. Et il remporte d’abord le référendum, puis les élections législatives qui suivent, avec une confortable avance. Pour l’actuel président, c’est bien sûr le scénario rêvé. Honnêtement, ce n’est pas le seul, il y a aussi celui du grand bazar politique et social. La rédaction recommande L’actualité de la rédaction de RTL dans votre boîte mail.
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