Fin octobre 2019, l’OMS (Organisation mondiale de la santé) déclarait l’éradication du poliovirus sauvage de type 3 (PVS3), après celle du type 2. Ne restait plus en circulation que le PVS1, dans deux pays seulement : l’Afghanistan et le Pakistan. L’élimination totale de la poliomyélite semblait proche. Las ! Trois ans plus tard, des cas de paralysie poliomyélitique ont été identifiés en Afrique, en Israël, à New-York et en Europe, dus soit au PVS1, soit à des virus dérivés de celui utilisé dans les vaccins par voie orale. À Londres, le PVS2 a été identifié entre février et mai 2022 dans les eaux usées d’une station d’épuration, sans qu’aucun cas de paralysie n’ait été identifié. Ce virus provient d’une personne originaire d’un pays utilisant le vaccin par voie orale, qui n’est plus recommandé dans les pays développés. Par ailleurs, les cas de paralysie surviennent toujours dans des populations dont la couverture vaccinale est insatisfaisante. Par bonheur, celle de la France est excellente (99 % pour la primo-vaccination et 96 % pour le rappel chez les nourrissons, en 2019). Concernant la rougeole, l’OMS signalait que le nombre de cas avait augmenté de 50 % entre 2020 et 2016, annulant les progrès réalisés depuis 2010 et se traduisant par 207 500 décès dus à la maladie en 2019. L’organisation incrimine l’insuffisance de la couverture vaccinale à l’échelle mondiale (71 % pour la deuxième dose, contre 95 % souhaitables). Quant à l’actualité récente, elle a mis en avant l’épidémie de variole du singe qui, dans les pays développés, affecte principalement les hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes. Mais les craintes d’une diffusion plus large ne sont pas dissipées. La pandémie de COVID-19, elle, est loin d’être terminée. Comme le soulignent certains experts, elle reste imprévisible, aussi bien en ce qui concerne la contagiosité du SARS-CoV-2 que sa virulence.
Des baisses de couvertures vaccinales
L’OMS a alerté en juillet 2022 sur la baisse de la couverture vaccinale pour les principales maladies infantiles (par exemple, de 5 % entre 2019 et 2021, soit une couverture de 85 %, pour la vaccination DTC – diphtérie, tétanos, coqueluche). La vaccination est en effet un facteur clef, mais il n’est pas le seul. Les maladies infectieuses et la sous-vaccination touchent principalement des populations défavorisées, en proie à des conflits, victimes de fausses informations et de problèmes de logistique. La pandémie de COVID-19 a souvent aggravé les choses, sans pour autant qu’elle soit responsable de tous les maux. Il est aujourd’hui clair qu’il faut relativiser la transition épidémiologique, où les maladies infectieuses sont censées être progressivement remplacées par les maladies chroniques non transmissibles, d’autant que les progrès vaccinaux risquent d’être contrebalancés par ceux de l’antibiorésistance, contre laquelle les médecins ont une responsabilité majeure. Cet article a initialement été publié sur Univadis.fr, membre du réseau Medscape Suivez Medscape en français sur Twitter. Suivez theheart.org |Medscape Cardiologie sur Twitter. Recevez nos newsletters spécialisées.