Posté à 5h00
Tristan Péloquin La Presse
“L’école est le pire endroit pour apprendre”
Plein d’entregent et partisan de ses 12 ans, Julien avoue avec une certaine fierté : « Je suis allé à l’école six jours de toute ma vie ! » Le garçon, comme plus de 10 000 enfants d’âge scolaire au Québec, bénéficie d’une « dispense de fréquentation scolaire », qui lui permet d’être légalement éduqué à la maison. Ses parents lui ont enseigné les matières obligatoires telles que le français, les mathématiques et les études sociales. “Mais les activités scolaires à la maison, on fait deux matinées par semaine, pas plus”, précise Julien. PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE Enfants et parents bénévoles à Mont-Libre, un “centre d’apprentissage gratuit” à Montréal Le reste du temps, c’est lui qui décide de l’horaire de ses journées, selon ses envies. Et à son rythme. En après-midi, il fréquente Mont-Libre, un « centre d’apprentissage gratuit » situé dans un local commercial de la Plaza St-Hubert. « Ici, ce sont les imprimantes 3D. Nous essayons surtout de les faire fonctionner, mais nous ne savons pas vraiment comment. Il y a la table de ping-pong. On pratique la trigonométrie en faisant rebondir la balle sur les murs », lance Julien avec sarcasme. Des jeunes d’une quinzaine d’années non scolarisés comme lui viennent y passer une grande partie de leur journée. La pièce est remplie de fournitures d’art plastique et de bacs à déguisements. Les enfants ont le droit de jouer sur leur tablette électronique ou leur téléphone s’ils le souhaitent. “On se bat beaucoup avec des fusils NERF”, avoue Antoine, un autre garçon qui fréquente le centre.
PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE Les enfants fréquentant l’établissement ne sont tenus de participer à aucune activité. PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE L’espace est rempli d’équipements artistiques, théâtraux et informatiques, mais les activités doivent commencer avec les enfants. PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE Les « animateurs » sont là pour aider les jeunes à réaliser leurs activités. PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE Dans les locaux de Mont-Libre PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE Dans les locaux de Mont-Libre
1/5 Les enfants fréquentant l’établissement ne sont tenus de participer à aucune activité. L’espace est rempli d’équipements artistiques, théâtraux et informatiques, mais les activités doivent commencer avec les enfants. Les « animateurs » sont là pour aider les jeunes à réaliser leurs activités. Dans les locaux de Mont-Libre Dans les locaux de Mont-Libre Aucune des activités organisées par les « animateurs » bénévoles de Mont-Libre n’est obligatoire. Le jour de notre visite, le PDG du centre, Marc-Alexandre Prud’homme, ancien professeur d’histoire-géographie au secondaire, a mis sur pied une activité scientifique de construction de fusées avec des bouteilles d’eau vides, des cartons et une pompe à vélo. Environ la moitié du groupe décide de les enlever dans un parc voisin. L’idée est de suivre le rythme des enfants et d’attendre qu’une situation d’apprentissage se présente. Si une activité ne les intéresse pas, ils ne la font tout simplement pas. Marc-Alexandre Prud’homme, PDG de Mont-Libre À Mont-Libre, les enfants ont le droit de vote dans presque toutes les décisions prises par le centre.
“étudiants naturels”
Le modus operandi de l’école est largement basé sur un mouvement appelé déscolarisation, un concept que de nombreux parents scolarisés à la maison adoptent à des degrés divers. PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE Christine Pery En adhérant à la philosophie du unschooler, vous devez avoir une profonde confiance que l’enfant placé dans un environnement sain et riche développera tout seul son plein potentiel. Vous, en tant qu’adulte, pouvez appliquer toutes les circonstances qui l’aideront. Christine Perry, ancienne éducatrice spécialisée, bénévole et mère de deux enfants inscrits à Mont-Libre L’enfant est considéré comme un « élève naturel » ou « élève ». C’est lui qui crée son programme pédagogique, selon ses motivations et ses intérêts. Une épicerie devient une occasion d’étudier les fractions et de faire des équations. PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE Installations du Mont-Libre, sur la Plaza St-Hubet Une balade en forêt, prétexte à parler d’environnement. « Les possibilités éducatives sont infinies. Vous vivez votre vie, et à travers les activités quotidiennes, l’enfant apprend. On remet du contexte et du sens à l’apprentissage », explique Ève-Marie Bourque, ancienne enseignante au primaire qui travaille maintenant au centre d’apprentissage gratuit Florescence dans Lanaudière.
Efficace;
Peu d’études ont examiné l’efficacité de l’absentéisme comme méthode d’apprentissage. Une enquête américaine auprès de 75 étudiants adultes non scolarisés montre que 83 % d’entre eux ont au moins une formation post-secondaire et 40 % ont commencé l’université (le rapport, basé sur une enquête auprès de diplômés bénévoles, ne mentionne pas le taux de diplomation ).
PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE Le PDG de Mont-Libre, Marc-Alexandre Prud’homme, anime une activité scientifique dans un parc avec des jeunes. PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE Le PDG de Mont-Libre, Marc-Alexandre Prud’homme, anime une activité scientifique dans un parc avec des jeunes. PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE Le PDG de Mont-Libre, Marc-Alexandre Prud’homme, anime une activité scientifique dans un parc avec des jeunes.
1/3 Le PDG de Mont-Libre, Marc-Alexandre Prud’homme, anime une activité scientifique dans un parc avec des jeunes. Le PDG de Mont-Libre, Marc-Alexandre Prud’homme, anime une activité scientifique dans un parc avec des jeunes. Le PDG de Mont-Libre, Marc-Alexandre Prud’homme, anime une activité scientifique dans un parc avec des jeunes. Très populaire aux États-Unis et en Europe, la unschooling dans sa forme pure, aussi appelée « éducation holistique » ou « écologie de l’enfance », est totalement illégale au Québec. Suite aux réformes de l’enseignement à domicile mises en place par le gouvernement Legault en 2018 et 2019, les parents d’enfants non scolarisés doivent fournir au moins un « plan d’apprentissage » en début d’année au ministère de l’Éducation. “Éducation. L’enfant doit également se soumettre à une évaluation effectuée soit par le centre de services de l’école, soit par un enseignant régulier, soit remettre au ministre un portfolio expliquant comment ses activités quotidiennes s’inscrivent dans les objectifs du programme scolaire régulier de mathématiques. , univers français et social. Environ 70 évaluateurs de la Direction…