Les garçons et les filles qui sont toujours au bout de leur chaîne et qui n’arrêtent pas de crier après les politiciens. Pouvez-vous arrêter de crier, deux minutes, et regarder autour de vous ? CALMES! Nous sommes au Canada, ici. Pas en Syrie. En Corée du Nord. En Chine. En Biélorussie. En Somalie. Ou au Turkménistan. Savez-vous combien de personnes aimeraient changer de siège avec vous ? Des millions. Nous sommes au paradis. L’un des meilleurs endroits où vivre au monde. En termes de PIB par habitant, d’espérance de vie, de filet de sécurité sociale, d’absence de corruption, de santé, de sécurité. Et oui, la liberté. Votre liberté sacrée. Pouvez-vous vous calmer une seconde et essuyer la mousse qui sort de votre bouche ? VOTRE GRAND TOURNAGE Est-ce que tout est parfait au Québec? Bien sûr que non. Personnellement, j’aimerais que notre langue soit mieux protégée et que le Québec devienne un pays. Mais il n’y a rien qui ne puisse être réglé démocratiquement. Le problème, c’est que la démocratie, on s’en fout. Au moment de voter, vous préférez acheter un autre sac de Doritos plutôt que de vous rendre aux urnes. “Ce n’est pas le cas, ils sont tous en colère…” Quelle bonne excuse pour s’asseoir sur ton cul. Et voilà, un autre e-mail offensant. Et une autre gorgée de bière. Si tout le monde était aussi dur que vous, nous n’aurions pas l’assurance-emploi en 1940, le Code du travail en 1964, l’assurance-maladie en 1969 ou l’aide médicale à mourir en 2020. Vive la démocratie Ici, je veux vous parler d’un roman magistral que je viens de lire : Professeur du désir (Le professeur du désir) de Philipe Roth. Un livre sur les relations hommes-femmes. Qu’est-ce que cela a à voir avec la politique ? Suis-moi. C’est l’histoire d’un homme qui est toujours attiré par les femmes hystériques, compliquées et qui se retrouve toujours dans des relations amoureuses intenses, fébriles, torturées. Et puis, un jour, il rencontre une femme “extrêmement ordinaire”, comme il le dit. Une femme orageuse. Drôle. Noble. Équilibré. Au début, il la trouve à l’appartement. Il s’ennuie de sa vie passée, qui était comme un tour de montagnes russes. Et puis, il se rend compte que c’est le bonheur. C’est tranquille. C’est limpide. Ni trop haut ni trop bas. Pourquoi est-ce que je te dis ça ? Parce que tu me rappelles le héros du livre de Roth. La démocratie est le plus beau système, mais vous ne pouvez pas le réaliser. Vous trouvez ça ennuyeux. Routine. Il faut du temps, en démocratie, pour changer les choses, c’est un travail de longue haleine, il faut faire preuve d’abnégation, de patience. Vous préférez les révolutions, les crises, les émeutes. Jouez les héros. C’est beaucoup plus effrayant ! En ce sens, vous êtes comme le personnage de Roth. Immature. Infantile. Et condamné à tourner en rond sans jamais rien accomplir.