Emmanuel Macron entend bien marquer l’histoire de son empreinte. Se démarquer parmi les présidents de la Ve République, comme l’avaient fait avant lui le général de Gaulle et François Mitterrand, ses rapports. Alors que son deuxième et dernier mandat commence à peine et que ses successeurs sont déjà pressés, le locataire de l’Elysée doit clarifier ce qu’est réellement le macronisme, un dogme politique pour l’instant insaisissable. Frédéric Michel, 50 ans, aura la lourde tâche d’aider le chef de l’Etat dans ce plan. Le conseiller spécial désigné pour la communication et la stratégie à l’Elysée, originaire de Poitiers, à la carrière internationale essentiellement dédiée à la promotion de la social-démocratie en Europe, prendra ses fonctions à partir du lundi 12 septembre. Il succède à Clément Léonarduzzi, parti chez Publicis au lendemain de la réélection d’Emmanuel Macron, et à Quitterie Lemasson, qui avait pris la relève pendant la période de transition et annoncé sa volonté de rejoindre le secteur privé. Parfois décrit comme un “lobbyiste” ou un “médecin” à l’américaine, Frédéric Michel, ancien de News Corp, le conglomérat médiatique australien de Rupert Murdoch, n’est pas non plus un “médium”. Celle de la politique franco-française bien sûr. Son père professeur d’économie des universités, militant socialiste et mère professeur de langues au lycée, diplômée de Sciences Po Bordeaux, de l’Institut universitaire européen de Florence et de la London School of Economics de Londres, a effectué l’essentiel de sa carrière à l’international. Selon l’un de ses proches, il était poussé par une sorte de « patriotisme » à ce qu’il accepte de retourner sur le sol français pour servir le président, qui était tout à fait incapable de refuser une telle offre.

Peau épaissie par les convulsions

Le quinquagénaire, qui travaillait auparavant depuis New York en tant qu’associé du fonds d’investissement Lupa Systems, présidé par le fils de Rupert, James Murdoch, rédige les premières lignes de son CV au Royaume-Uni. Là, il a été employé par le Premier ministre britannique Tony Blair pour promouvoir la “troisième voie” et une social-démocratie modernisée en Europe à travers le groupe de réflexion Policy Network. De l’étranger, voyageant de Londres à Milan, Frédéric Michel ne regrette pas complètement la politique française et entretient un lien qu’il qualifie d’”émotionnel” avec le Parti socialiste. Il a coédité Ma vision de l’Europe et de la mondialisation de Lionel Jospin (Plon, 2001), collaboré un temps avec Dominique Strauss-Kahn avant que ce dernier ne soit mêlé à des scandales de la vie privée, et se passionne, comme Poitevin, pour la campagne de Ségolène Royal. lors des élections régionales de 2004. Mais sa vision d’une gauche plus européenne et internationale, plus moderne, pragmatique et libérale, le rapproche aujourd’hui idéologiquement du chef de l’Etat. Vous avez lu 41,33% de cet article. Ce qui suit est réservé aux abonnés.