La mairie de Paris, qui reproche à l’Etat un désengagement économique, préconise dans un rapport publié mardi une hausse de la taxation des logements et bureaux vacants et des touristes fortunés, ce qui nécessiterait une intervention législative. Alors que la Ville de Paris estime le coût pour elle de la crise sanitaire à 1,2 milliard d’euros, entre le manque à gagner et les surcoûts, “le système actuel de fiscalité des collectivités locales est à bout de souffle et doit être réformé d’urgence », soulignent dans leurs propositions Nicolas Bonnet-Oulaldj, chef de file des élus communistes de Paris, et Paul Simondon, député PS sur les finances de la maire Anne Hidalgo. Lire aussi La rentrée compliquée d’Anne Hidalgo Parmi elles, trois sont des incitations au logement : introduire une taxe supplémentaire sur les bureaux vacants, multiplier par “au moins quatre fois la taxe sur les logements vacants” ou encore lever le plafonnement de la hausse de la taxe d’habitation sur les résidences secondaires. dans des espaces restreints. D’autres visent également les contribuables et les touristes les plus aisés : suppression du plafonnement de la taxe de séjour sur les palaces et hôtels de luxe et introduction de la progression des DMTO, versées à chaque transaction immobilière, « à un taux plus élevé pour les produits de luxe ». Lire aussi A Paris, les rats se multiplient, la mairie veut apprendre à « mieux les connaître » L’exécutif de gauche dirigé par Anne Hidalgo, qui reproche au gouvernement un manque de soutien financier après la crise sanitaire, préconise aussi une “réflexion nationale afin de mieux taxer les profits des multinationales basées à Paris” et “d’apporter plus à l’économie numérique et les métiers de la livraison », à travers la création d’une taxe sur les flottes de livraison ou les produits livrés. Si la perte d’autonomie fiscale fait l’objet d’un “rapport unanime de la part des élus, quelle que soit leur orientation politique” en France, et si ce rapport “doit s’adresser à tous”, la capitale a connu “un impact accru de la crise” et il y a une “particularité parisienne sur les taxes de séjour et les résidences secondaires”, explique Nicolas Bonnet-Oulaldj à l’AFP. Pour Paul Simondon, ces “outils fiscaux incitatifs” peuvent être “largement partagés par les élus” de tous bords, y compris les maires de droite “dans les villes où la situation du logement est très difficile”. Pour l’aide financière, certaines mesures présentées “s’appliquent à partir de 2023” si une majorité parlementaire est réunie en la matière. “Les DMTO, la taxe de séjour, ne coûtent rien à l’Etat, ni aux classes populaires”, se défend Nicolas Bonnet-Oulaldj pour qui ce sont des mesures de “justice sociale”.