LA DÉCLARATION Lors de l’émission Cinq chefs, une élection à Radio-Canada, le premier ministre sortant François Legault s’est exprimé sur une éventuelle réforme du système électoral au Québec. « Personne ne se bat dans les autobus au Québec pour changer le système électoral. Actuellement, il y a trop d’autres priorités […] et donc, dans ce sens, nous avons décidé de le mettre de côté. Nous avons écouté la population et cela ne concerne pas la population. À l’exception de quelques intellectuels, le changement du système électoral n’intéresse pas les Québécois», a-t-il déclaré dimanche. Faits Il est faux de prétendre que presque personne n’est d’accord avec la réforme du système électoral pour les élections au Québec. Interrogé par des journalistes mardi, M. Legault a déclaré avoir basé ses propos sur ce qu’il a vu sur le terrain. Pourtant, les dernières données sur le sujet témoignent d’un fort intérêt de la part des Québécois. En 2019, un sondage de la compagnie Léger commandé par le Mouvement Nouvelle Démocratie (MDN) montrait plutôt que la majorité des citoyens étaient d’accord avec une réforme pour un système électoral proportionnel. Quelque 69 % des 2 506 répondants au sondage ont dit vouloir que le gouvernement de François Legault tienne parole et réforme le système électoral. Il y a aussi 60 % des Québécois qui affirment voir un problème dans l’écart entre le pourcentage de sièges remportés et le pourcentage de votes. M. Legault a affirmé mardi qu’avec la pandémie, les priorités des Québécois ont changé et qu’une réforme ne les intéresse plus. Il donne un exemple de priorisation de « tout le travail qui doit être fait dans le réseau de la santé ». “Je sais que Jean-Pierre Charbonneau est très intéressé, [président du MDN]mais à part Jean-Pierre Charbonneau, qui s’en soucie ? a demandé M. Legault. Le mode de scrutin proposé en est un qui ajoute la proportionnalité aux candidats envoyés à l’Assemblée nationale. Il y aurait donc 80 circonscriptions avec un député chacune, en plus des 45 députés envoyés selon la part de vote globale du parti. Le gouvernement caquiste a déposé un projet de loi à cet effet, qui a finalement été abandonné en 2021. -avec la collaboration de Marc-André Gagnon
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