Dans une trentaine de piscines en France, la décision s’imposait. Vert Marine, qui exploite ces équipements depuis une régie de service public (DSP), a décidé de fermer ces équipements en raison de « la hausse des coûts énergétiques ». “Entre juillet et septembre, on est passé de 250 euros le mégawattheure (MWh) à 1.000 euros, c’est intenable”, a justifié le président de Vert Marine Thierry Chaix dans un communiqué. Cependant, cette décision va à l’encontre du principe de continuité du service public, puisque les collectivités peuvent gérer directement leurs services publics ou externaliser leur gestion via une concession ou une DSP. La tendance aux fermetures partielles ou totales va-t-elle se poursuivre cet automne puis tout l’hiver ? Les différents élus et représentants interrogés par franceinfo expliquent que ce scénario est à craindre. L’association Urban France, qui représente l’ensemble des métropoles, communautés urbaines, communautés urbaines et grandes villes de France, rapporte que « 10 % des 108 régions qu’elle représente envisagent ou envisagent une fermeture partielle ou totale d’une piscine sur leur territoire ». l’hiver”, ajoutant que “cela pourrait aussi concerner les patinoires”. Dans le hameau de Montpellier (Hérault), par exemple, les piscines de Lansargues, Palavas-les-Flots, Mauguio et La Grande Motte “ferment un jour par semaine” ainsi qu’un à deux mois pour la vidange. Une mesure qui permet à la collectivité d’économiser 300 000 à 320 000 euros”, précise la communauté de communes du Pays de l’Or. A Paris, la mairie n’entend pas y parvenir, même si la piscine Pailleron située dans le 19e arrondissement est fermée, suite à une décision de Vert Marine. “Pour l’instant, nous voulons garder toutes nos piscines ouvertes.” , Pierre Rabandan, adjoint au maire de Paris chargé des sports, a assuré mardi à franceinfo. Mais ces ouvertures ont un prix : “Ça nous coûte plusieurs millions d’euros de plus. Pour les piscines, ça double le prix de l’énergie.” La mairie de Paris prévoit par exemple de baisser la température de l’eau, plutôt que de fermer. Le coût moyen de fonctionnement des piscines est estimé à 1 073 €/m²/an pour les communes, selon le dernier rapport de l’Observatoire des finances locales et de l’administration publique (OFGL) publié en 2021. Les dépenses énergétiques représentaient 15,2 % du budget de la cas d’une piscine partagée. Au-delà des piscines, les patinoires et les stations de ski pourraient également être affectées par la hausse des prix de l’énergie. A Niort (Deux-Sèvres), la mairie a reporté l’ouverture de sa patinoire à octobre pour pallier la hausse des factures, tandis que la patinoire de Grenoble (Isère), l’une des plus grandes de France et abritant principalement le club de glace français- champion de hockey, peur de l’hiver. “On nous demande d’étudier la faisabilité technique d’une fermeture journalière mais aussi d’automatiser les délestages.” Martial Rodrigues, directeur technique de la patinoire grenobloise chez franceinfo Le complexe, géré par la métropole, a déjà fermé cet été l’une des deux salles du complexe, entraînant une réorganisation des groupes et des réductions d’effectifs. “On est très inquiets pour les prochaines semaines. On a bien commencé après le Covid-19 et là, on encaisse cet événement dans les gencives”, souffle Martial Rodrigues à propos de cette facture d’électricité paniquée. “On a généralement une croissance annuelle comprise entre 1 et 4%, mais en janvier la première facture a triplé.” Une remarque importante pour un équipement qui consomme 4 000 MWh par an. Sachant qu’à fin septembre, le prix de gros de l’électricité avait ainsi atteint plus de 1.000 euros le mégawattheure contre environ 85 euros il y a un an. En montagne, les stations de ski sont également touchées par la hausse des prix de l’énergie. Certains pourraient-ils fermer en mi-saison par temps très froid ? « Quand on vous demande de payer le double de votre chiffre d’affaires pour payer la consommation d’électricité, ça va être très compliqué. En l’état, si on ne trouve pas de solution, les stations ne pourront pas ouvrir, c’est sûr. “, confie Anne Marty, présidente déléguée des domaines skiables de France, à France 3 Occitanie. Le maire des Orres, station de ski des Hautes-Alpes, a également vu la facture de son domaine s’envoler. “Il y a un surcoût énergétique de deux millions d’euros entre 2019 et 2022”, explique Pierre Vollaire, également vice-président de l’association nationale des maires de stations de montagne (ANMSM). “Pour le moment, nous n’envisageons aucune fermeture, mais nous allons réduire la consommation d’énergie de 20%, réduire la vitesse des ascenseurs et nous devrons augmenter un peu le prix des forfaits, de l’ordre de 7%.” , explique l’élu, qui était mardi au ministère de l’Economie pour évoquer les conséquences de la hausse de l’énergie.