Publié à 16h28 Mis à jour à 17h38.
Marie-Ève Morasse La Presse
La Presse rapportait ce matin que l’imam controversé a été brièvement employé comme professeur de français à l’école secondaire Saint-Gabriel de Sainte-Thérèse, qui fait partie du Centre de services scolaires des Mille-Îles (CSSMI). La veille de son entrée en fonction à l’école – alors que des questions lui étaient posées par La Presse, ainsi que des employés du centre de services –, la direction a changé d’avis. ” Jamais [le centre de services scolaire] vérifié le casier judiciaire avec la police, il n’y avait rien. C’est pourquoi au début ils ont annoncé qu’ils seraient en classe », explique Audrey Noiseux, attachée de presse du ministre de l’Éducation Jean-François Roberge. “Évidemment, on peut faire un peu de Google et voir qu’il y a d’autres choses problématiques”, poursuit Mme Noiseux. Le ministère de l’Éducation enverra prochainement une « communication » aux centres de services scolaires et aux écoles privées pour leur rappeler certaines étapes clés qu’ils doivent franchir avant d’embaucher un enseignant. Le Montréalais d’origine marocaine Adil Charkaoui a été arrêté en 2003. Il était soupçonné par le Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) d’appartenir au groupe terroriste al-Qaïda, ce qu’il a toujours nié. La Cour fédérale a ordonné sa libération totale en 2009. Entre 2013 et 2015, une dizaine de jeunes Québécois qui ont suivi ses enseignements sont partis en Syrie ou ont tenté de le faire alors que la guerre civile y faisait rage. Les parents se sont alors plaints de l’influence qu’il avait sur leurs enfants. Lorsque l’Afghanistan est tombé aux mains des talibans en août 2021, Adil Charkaoui a posté de nombreux commentaires sur les réseaux sociaux prêchant en faveur du régime. Contacté la semaine dernière au sujet d’un contrat que le prédicateur avait obtenu dans une école publique, le cabinet du ministre Roberge a référé La Presse à des annonces du ministère de l’Éducation. La gestion des ressources humaines relève des centres de services scolaires ou des écoles privées « conformément au cadre législatif et réglementaire ainsi qu’aux dispositions des conventions collectives », a expliqué Bryan St-Louis, porte-parole du ministère. Au téléphone avec La Presse, Adil Charkaoui a défendu son droit au travail. « Je suis père de quatre enfants, je ne gagne pas ma vie ? “, il a déclaré. « Les pires criminels sont réhabilités, moi qui n’ai jamais été inculpé ni condamné, pouvez-vous me laisser tranquille, 20 ans après ? a demandé Adil Charkawi. Avec Rima Elkouri, La Presse